L'écrit vain

Publié le par Manu Manu

Tous les matins, mes paupières se ferment.
De l'ange qui passa entre elles, il ne reste
Rien de plus que de l'eau,
Du vent et de la cendre. J'entends,
Parfois clairement, sa voix à mon oreille.
Tournant le dos au fracas du Monde
Je mets ma haine en images
Noircissant les arbres et creusant les mines
Aux profondeurs à nulles autres pareilles.
Quand le sursaut me prend,
Je vacille et tremble et sue et bave
Mes yeux pleurent et mes dents tombent.
Personne ne peut rien y faire.
Mes lèvres pelées et sanguinolentes
Sont écorchées de ces mots que je garde.
Mon regard hagard à fait de moi un solitaire.
J'enverrai mes mots aux cieux, vers les Terres
Inconnues de tous. Là on y entendra sa voix
Glissante et si fluide qu'elle coule aux pavillons
Du Monde sans pour autant le couvrir de cendres.
De ma haine il ne reste que des mots.
Bientôt ils ne seront plus miens,
Emportés par le flot de l'Ange
Ils viendront à eux sans qu'ils ne bougent,
Sans qu'elles ne tombent.

 

 

Publié dans Ante Meridium

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